Retour sur le plan de lutte contre le cancer lancé par Emmanuel Macron

À l’occasion de la journée mondiale contre le cancer le 4 février dernier, le président Emmanuel Macron a lancé une stratégie décennale de lutte contre cette maladie. Avec un budget à hauteur de 1,7 milliard d’euros sur les cinq premières années, le gouvernement souhaite notamment renforcer la prévention et allouer davantage de moyens à la recherche.

Érigée en « priorité absolue » par le gouvernement, le tabac serait responsable de près de 30% des cancers selon la Ligue nationale contre le cancer. Crédit photo : Journée mondiale contre le cancer (site web)

Illustrée par le slogan « Je suis et je vais » (ici en photo), la campagne de l’UICC (Union internationale contre le cancer), débutée en 2019, s’est achevée cette année lors de la 21ème édition de la journée mondiale contre le cancer. C’est lors de cette même journée du 4 février qu’Emmanuel Macron a lancé officiellement un plan national sur dix ans pour lutter contre les cancers. Première cause de mortalité chez les hommes et deuxième chez les femmes, cette maladie cause plus de 157 000 décès par an en France selon l’Institut national du cancer. Le gouvernement se fixe l’objectif de réduire de 60 000 par an le nombre de cancers évitables à l’horizon 2040. Le Dr Arnaud Litzler, président de la Ligue contre le cancer du comité départemental du Territoire de Belfort (CD90), se dit satisfait de ces annonces : « C’est pas mal du tout. Il y avait eu un plan cancer précédemment. Et il avait été dit qu’il n’y aurait pas de nouveau plan. Les Ligues étaient un peu perplexes… Mais là, c’est une stratégie décennale. Il y a des objectifs qui nous paraissent tout à fait appropriés. »

« La Ligue contre le cancer est totalement persuadée que la prévention concernant le tabac et l’alcool est une action nécessaire », Dr Litzler, président du CD90 de la Ligue contre le cancer

Premier axe de cette stratégie décennale : la prévention concernant l’alcool et plus particulièrement le tabac, responsable de plus de 30% des cancers selon la Ligue nationale contre le cancer. « Je souhaite que la génération qui aura 20 ans en 2030 soit la première génération sans tabac de l’histoire récente », a déclaré le chef de l’État. Érigée en « priorité absolue », la lutte contre le tabagisme est au cœur de ce plan. C’est même « capital » pour le Docteur Litzler. En écartant les facteurs de risques liés à nos modes de vie et nos comportements, « on pense qu’on peut éviter 40% des cancers. La Ligue est totalement persuadée que c’est une action nécessaire », assure-t-il. Le gouvernement compte agir sur le prix du paquet de cigarettes, renforcer l’accompagnement des personnes qui arrêtent de fumer ou encore mettre l’accent sur les campagnes d’information. L’autre axe majeur concerne la lutte contre la dépendance à l’alcool. Emmanuel Macron veut donner plus d’outils au consommateur afin de prévenir les excès. « A l’image de ce que nous avons fait pour les aliments, nous donnerons des repères à la fois plus visibles et plus lisibles aux consommateurs sur chaque produit », a-t-il détaillé.

La moitié des 1,7 milliard d’euros du plan dédiée à la recherche

Le gouvernement veut également renforcer les dépistages existants qui concernent le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer du col de l’utérus. L’objectif est d’arriver à 10 millions de dépistages annuels d’ici 2025, soit un million de plus que ce qui est fait actuellement. Le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir améliorer le taux de survie pour les cancers à mauvais pronostic. Et souhaite se concentrer particulièrement sur les cancers des enfants, adolescents et jeunes adultes. Sur les cinq prochaines années, la moitié des 1,7 milliard d’euros du plan sera dédiée à la recherche, volet essentiel pour « progresser » selon l’Élysée. Si la Ligue contre le cancer « salue une stratégie ambitieuse », elle tient toutefois à attirer l’attention sur la nécessité d’allouer des moyens humains et financiers à la hauteur des ambitions de ce plan national. À l’échelle continentale, la Commission européenne a elle aussi lancé un « Plan européen pour vaincre le cancer » le 3 février dernier. Financée à hauteur de 4 milliards d’euros, cette stratégie s’articule autour de quatre domaines : la prévention, la détection précoce du cancer, le diagnostic et le traitement et enfin l’amélioration de la qualité de vie des patients.